Le musée Cernuschi, inauguré en 1898, est l'un des plus anciens musées de la Ville de Paris. C'est le deuxième musée d'art asiatique en France et cinquième musée d'art chinois en Europe. Situé dans un bâtiment original et charmant conçu par son fondateur, Henri Cernuschi (1821-1896), à l'orée du Parc Monceau, le musée propose à ses visiteurs une promenade esthétique de haute qualité à travers l'art chinois, des origines au XIVe siècle. La collection comporte plusieurs chefs-d'œuvre d'un niveau mondial. Sa vocation, inhabituelle dans le contexte des institutions culturelles de la Ville de Paris, le place au premier rang dans les rapports que la municipalité entretient avec les pays asiatiques, zones aujourd'hui incontournables dans les échanges internationaux. Les collections sont déployées autour du Buddha de Meguro, impressionnant bronze japonais de la fin du XVIIIe siècle acquis par Henri Cernuschi au cours de son voyage en Extrême-Orient. En 2005, la rénovation du musée a permis de redéployer les collections qui n'ont cessé de s'enrichir, étendre les surfaces d'exposition, créer un lieu d'accueil et de rencontres indispensable aux activités pédagogiques et culturelles. Aujourd'hui ces espaces décloisonnés, rendus à la lumière naturelle, invitent à une circulation plus fluide, à des parcours cohérents et adaptés à tous les publics.
Adresse : 7 avenue Velasquez, 75008 Paris
Horaires :
du mardi au dimanche : 10h-18h
Tél : 01 53 96 21 50
Site : www.cernuschi.paris.fr Lien externe
http://www.cernuschi.paris.fr/fr/expositions/artistes-chinois-paris-0
Buddha Amida
GRAND BOUDDHA EN BRONZE PROVENANT DU QUARTIER DE MEGURO
Cette grande statue du bouddha Amida provient d’un petit temple du quartier de Meguro à Tōkyō, le Banryūji, qui dépend de la secte Jōdo du bouddhisme amidiste. On trouve une illustration dans le Edo meisho zue (vol.7) qui permet d’imaginer le bouddha dans son environnement au cours de l’ère Tempō (1830 1844). Ce temple était consacré à l’enseignement et perdit sa fonction avec l’instauration de l’école publique au début de Meiji.
La statue, qui était à l’air libre après l’incendie du bâtiment qui l’abritait, fut vendue à Cernuschi. Les registres du monastère Zōjōji gardent mention de la demande déposée par deux étrangers par l’intermédiaire d’un brocanteur de l’achat de cette statue pour la somme de 500 ryōs. Les habitants du quartier, si l’on en croit la relation qu’en fait Théodore Duret dans son Voyage en Asie, acceptèrent mal la chose et tentèrent semble-t-il de racheter la sculpture monumentale à Cernuschi. Duret rapporte également dans Voyage en Asie les circonstances dans lesquelles la sculpture fut découpée en pièces pour être envoyée à Paris. Elle fut alors remontée par les ateliers de Barbedienne et exposée au Palais de l’industrie avant de venir prendre place dans la grande salle du premier étage de l’hôtel de l’avenue Vélasquez.
Ce n’est qu’en 1983 que l’origine du Bouddha fut identifiée avec précision. La statue serait antérieure au nimbe, dont la date pourrait correspondre à un remplacement du nimbe d’origine qui aurait été détruit dans l’incendie du temple. Le piédestal en forme de lotus et le nimbe comportent des inscriptions désignant les donateurs ; le nimbe indique les noms de Iseya Chōbei ou encore Minamoto Masamitsu. Le nom de Minamoto Masamitsu n’est pas répertorie dans les rares ouvrages consacres aux fondeurs de l’époque d’Edo. Quant à Iseya Chōbei, il n’aurait été en fait qu’un marchand. Il a fourni des temples bouddhiques ou shintoistes de différentes régions du Japon au cours de la période couvrant les ères Bunka-Bunsei et l’ère Hōreki.
LIEN EXTERNE
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